Je suis chose légère,
Telle la feuille dont l'ouragan se joue.
Tel l'esquif voguant sans pilote,
Comme un oiseau errant par les chemins de l'air,
Je ne suis fixé par l'encre ni par les cordes.
La beauté des filles a blessé ma poitrine,
Celles que je ne puis toucher, je les possède de cœur.
On me reproche en second lieu le jeu, mais sitôt que le jeu,
M'a laissé nu et le corps froid, mon esprit s'échauffe.
C'est alors que ma muse compose ses meilleures chansons,
En troisième lieu parlons du cabaret.
Je veux mourir à la taverne,
là où les vins sont proches du mourant,
Après les chœurs des Anges descendront en chantant;
"À ce bon buveur que Dieu soit clément."
Plus avide de volupté que de salut éternel,
L'âme morte, je ne me soucie que de la chair.
Qu'il est dur de dompter la nature!
Et, à la vue d'une belle, de rester pur d'esprit.
Les jeunes ne peuvent suivre une loi si dure,
Et n'avoir cure de leur corps dispos.
*Ce poème goliardique du XIIe siècle se retrouve ici dans sa forme originale
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Que fais-tu aujourd’hui?
J’ai survolé la ville dans l’impression évidente de suprématie,
Voilà tout de même une petitesse terrible qui aspire aux trônes.
Toutes ses rues sont le faste du médiocre,
La quintessence immobile,
Les royautés de la perdition.
Que fais-tu aujourd’hui ?
- Je me noie de l’impression de suprématie.
Il me faudra un alcool assez fort pour l’établir.
Et je construirai pour un néant idéalisé une factice vie.
Que fais-tu aujourd’hui ?
- Dois-je te répondre, fidéen ?
Je construis pour des âmes faibles comme moi des châteaux de cartes.
J’en analyse même les signes, m’imaginant que l’as est de plus solide fondation.
Mourras-tu aujourd’hui ?
-Je ne sais pas mais j’espère la mort de ce monde.
Dépeindras-tu les murs de ta ville comme on parle des légendes ?
La créeras-tu ? Ou bien n’est-ce que le reflet d’un dégoût pour les choses vraies ?
Ses affiches et ses commerces s’enlacent dans une aspiration infondée,
Mes mythes sont ces mêmes aspirations ;
Les rancunes de la finitude du monde,
Jusqu’aux insoutenables aurores.
Et l’on prie l’ascension.
Priez-nous ! Neutrons ou je-ne-sais de cette nouvelle religion !
Prie-nous, monde, dans tes grâces infinies !
Achève-nous dans l’oubli et l’aliénation !
Suicide-toi donc, mais fais le bien ;
Le caprice humain est sans limite.
Suicide-toi, mais sans révéler ta faiblesse.
Nous aspirons aux bûchers ardents,
Aux feux de pailles,
Aux hautes flammes d’Alexandrie.
Achève-nous, mais fais le bien !
Finitude absolue.
Nous aimons les guerres et les viscères,
Exposé au grand jour de cette télévision allumée.
Vois-tu je n’y peux rien, le silence est assassin.
Et la musique est belle,
Illusoire et dangereuse.
Je n’ai point la force des sentiments sublimés,
Par elle, muse des moments les plus sombres.
Alors fasse que la lumière oscillante endorme mes instincts ;
J’ai vécu la contemplation extrême,
Je connais l’oubli.
Maître des vies dénudées.
Je ne pourrai vous le vanter ;
Il est à la mode de se mourir.
Fatalisme oriental.
Je t’ai poursuivi et tu m’as nourri,
Evidemment, dans tes revers pourris.
Dans l’acceptation des putréfactions propres ou figuré,
J’admire la ville nordique,
Effacé,
Inexistant.
Déchu et orientalisant.
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